Bonjour,
Vous trouverez plusieurs pistes suggérées par les collègues ou étudiants de notre laboratoire (LEACM -CRIS -E.A. 647-ISH(Institut des Sciences de l'Homme)-14-16 avenue Berthelot -F-69363 Lyon cedex 07 ) .
Certaines de ces pistes pourraient faire l'objet de réunions prospectives:
1°thématique : Attention et prise de décision:
Problématique abordée au moyen d’une tâche de conduite simulée, avec ou sans introduction d’une tâche distractrice, destinée à moduler l’attention du sujet. Au cours de cette simulation de conduite, deux enregistrements simultanés de neurophysiologie sont effectués, auxquels s'ajoutent des données d'ordre psychologique (évaluations et tests de mémoire) :
1) l’activité du système nerveux central en magnétoencéphalographie (MEG) pour l’obtention d’une information spatiale et temporelle de l’activité post-synaptique des clusters de neurones impliqués dans la prise de décision,
2) l’activité du système nerveux végétatif (SNV) au moyen de micro-capteurs non invasifs et amagnétiques (activités électro-dermale, thermo-vasculaire et cardio-respiratoire) qui renseignent sur l’éveil physiologique général de l’organisme et sur sa réponse à des stimulations diverses
3) évaluation et tests de mémoire : à partir d’un recueil de données mnésiques.
L’intérêt de combiner ces techniques tient à leur complémentarité. La MEG est une méthode d’enregistrement directe de l’activité nerveuse cérébrale, avec une résolution spatiale et temporelle élevée, alors que l’analyse de l’activité du SNV est une méthode d’enregistrement indirecte (par inférences) de l’activité nerveuse centrale avec une faible résolution temporelle. Les données de la MEG attesteront l’orientation de l’attention du sujet, la capture du signal et son éventuelle prise en compte pour une décision d’action. Les données de l’activité du SNV montreront l’évolution de l’état d’éveil physiologique du sujet sur l’axe du temps (activité tonique) et son orientation en direction des informations alertant et captant son attention (activité phasique). On cherche à établir d’autres corrélations entre ces signaux (l’amplitude des réponses évoquées cérébrales et l’amplitude ou la durée de leur expression neurovégétative, en particulier).
Problématique en cours (traitement des résultats) donc développement à suggérer. ( par exemple, au vu de la situation maîtrisée, extention des méthodes utilisées à d'autres populations de sujets ce qui impliquerait de nouveaux financements d' examens (ex: 30 examens à 400 euros = 12000 euros + indemniés sujets 30*90 = 2700 euros) et le recrutement d'un CDD Ingénieur d'étude pour une durée de deux ans et qui travaillerait à la fois sur la réalisation des examens et l'analyse des données).
2°thématique :Motivation et prise de décision:
Modélisation de motivation où la prise de décision est le concept nodal d'un processus temporel qui va entrer des données sensorielles, mais aussi sociologiques, culturelles,...et qui aboutira à un état de satisfaction.
Mise en oeuvre de ce modèle dans tous les comportements humains.
Applications et validations dans toutes les sphères de l'activité humaine.
Problématique avec développement à suggérer
3°thématique : Logiques subjectives.
Il semble possible de combler le hiatus constaté entre logique classique - dont la programmation logique a montré qu'elle était sous-estimée - et logiques humaines. En effet, divers développements de la Logique (logiques multivaluées et floues, logiques révisables, logiques para consistantes...) ont étendu la formalisation du raisonnement personnel. Par ailleurs, les logiques épistémiques peuvent distinguer savoirs et croyances d'une part, l'agent qui raisonne et ceux sur lesquels il raisonne d'autre part. En tant que logiques multimodales, elles peuvent être étendues à des modalités d'échange, d'intention etc...
Il serait donc intéressant d'étudier à quelles conditions ces logiques peuvent être le substrat d'un système de logiques subjectives, permettant de modéliser la façon de penser de divers agents engagés dans une même activité collective, en tenant compte de leurs spécificités individuelles (inférences correctes ou non, savoirs, savoir-faire, compétences, stratégies de communication, de résolution de conflits, proactivité...).
Cela pourrait s'appliquer à la résolution collective de problèmes par des agents réels imparfaits, à la modélisation de divers apprenants dans les didacticiels, ou à diverses simulations.
Problématique en cours ; applications à suggérer
4°thématique : Projet robotique:
Le projet robotique n’est pas à proprement parler un programme de recherche qui se donnerait explicitement un objet scientifique, comme l’a été, par exemple, le programme de séquence du génome humain (Projet HuGo). C’est juste au départ, une volonté, un désir remontant à l’antiquité, de réaliser des machines qui, non seulement pourraient aider l’homme dans ses tâches, mais aussi seraient une imitation, un double du vivant.
Si les robots comme but ultime du perfectionnement des outils sont a priori une évolution normale des sciences de l’ingénieur, en revanche, les robots comme un double de l’homme et du vivant ne sont pas sans poser quelques interrogations.
Interrogation évidemment de type éthique, est-il vraiment souhaitable d’ouvrir une place à des décisions, des initiatives qui viendraient des machines ? L’homme et la société ont connu la révolution de l’informatique et de la communication qui ont radicalement changé le quotidien. L’informatique a permis et rendu une procéduralisation de la société, un management scientifique qu’un basic taylorisme n’aurait jamais rêvé. Faut-il vraiment encore aller plus en avant dans la technologisation de la société où des robots pourraient devenir aussi communs et omniprésents que le sont les ordinateurs et Internet actuellement ?
Mais l’émergence des robots pose une question encore plus radicale : sont-ils vraiment des doubles de l’homme dans le sens que Capek a donné à ce terme en le forgeant en 1920. Est-ce qu’un jour un scientifique à l’image de Reson dans la pièce de Capek pourrait reproduire par « la synthèse chimique » la matière vivante. Et ainsi affirmer que si « la nature découvrit une façon particulière d’organiser la matière vivante, il existe une façon différente, plus simple, plus malléable et plus rapide, que la nature ne connut point ». C'est-à-dire pour faire court l’homme est-il clonable par la machine ?
La question est effrayante. Aucun comité d’éthique n’a jamais imaginé interdire le clonage machinal de l’homme (admettant ainsi implicitement que l’essence de l’homme serait sa seule matière), et pourtant elle touche à la nature de celui-ci.
Au-delà de la controverse forte entre les anti-, convaincus de son impossibilité et les pro-machines, certains de l’imminente arrivée de ce Saint-Gral, la véritable question que nous impose la possibilité d’un double machinal de l’homme, est de connaître non seulement l’essence de l’homme, mais aussi son inscription dans un ordre des choses, dans la causalité du monde que sans cesse la recherche met en évidence.
C'est-à-dire, l’esprit s’explique-t-il par l’usage d’une métaphore de la machine ou du traitement de l’information, l’esprit s’explique-t-il par le recours aux neurosciences ?
Problématique en cours
5°thématique : Prise de décision et prise de risque:
Problématique de la prise de risque dans les activités quotidiennes; sur la base d'avancées de travaux conduits sur les usagers vulnérables de la route, extension de la problématique à d'autres activités humaines quotidiennes.
Problématique en cours (traitement des résultats) donc développement à suggérer
6°thématique : Santé et vulnérabilité:
Problématique du vieillissement
Problématique en cours
Restant à votre disposition, je vous prie de croire en mes salutations les meilleures.
Professeur émérite Robert MARTIN
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LEACM -CRIS -E.A. 647
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